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Olivier Véran propose 300 millions d'euros pour les médecins hospitaliers, somme jugée "inadmissible" par les syndicats

En réaction, les syndicats ont appelé les médecins hospitaliers à se joindre à la journée d'action nationale organisée mardi.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le ministre de la Santé Olivier Véran, le 17 juin 2020 au palais de l'Elysée, à Paris. (MAXPPP)

Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a proposé lundi 29 juin aux syndicats une enveloppe de 300 millions d'euros pour revaloriser les salaires des médecins hospitaliers. Une somme annoncée par le ministre dans le cadre du Ségur de la santé, et jugée très insuffisante par les organisations représentatives, qui revendiquaient sept milliards d'euros.

Selon des sources syndicales, les 300 millions proposés par Olivier Véran comprendraient des hausses de salaires ciblées sur le début et la fin de carrière des praticiens hospitaliers, ainsi qu'une revalorisation de plusieurs primes (engagement de service public exclusif, garde des week-ends et jours fériés).

Le temps de travail additionnel (heures supplémentaires des praticiens hospitaliers) serait lui aussi revalorisé. Pour réduire la place de l'intérim, une prime territoriale renforcée serait accordée aux praticiens faisant des remplacements dans un même groupement hospitalier. Ces mesures ne concernent pas les internes et les étudiants en médecine, dont la situation sera traitée à part, ont précisé les syndicats.

Une "douche glaciale" pour les syndicats

A l'issue de la réunion, plusieurs syndicats de médecins hospitaliers ont fait part de leur déception, jugeant l'enveloppe promise par le ministre "très insuffisante" et "ridicule par rapport aux besoins". Les personnels non médicaux se sont en effet vu promettre six milliards d'euros dans le cadre du Ségur de la santé. Ils sont toutefois beaucoup plus nombreux (1,2 million de salariés dans la fonction publique hospitalière, contre moins de 100 000 pour les praticiens hospitaliers).

"On nous a annoncé ça comme une grande avancée sociale. Mais nous, on est stupéfaits : ce n'est pas une douche froide, c'est une douche glaciale", a réagi auprès de l'AFP Jean-François Cibien, vice-président d'Action praticiens hôpital (APH). "L'hôpital public a un gros problème d'attractivité et n'arrive pas à retenir les jeunes. Si on ne fait rien, le taux de fuite va devenir énorme, et on n'y arrivera pas", a-t-il prévenu.

Pour un autre responsable syndical, le montant proposé est "nul" au regard des "100 000 médecins, pharmaciens, odontologistes" concernés. "C'est inadmissible", s'emporte un troisième, qui compte sur une "prochaine réunion jeudi matin" avec le ministre pour corriger le tir. "D'ici là, on appelle tous à la grève pour demain", ajoute-t-il, en référence à la journée d'action nationale organisée par la plupart des syndicats (CGT, FO, SUD, Unsa) et collectifs hospitaliers (Inter-Hôpitaux, Inter-Urgences, Inter-Blocs).

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