L'écrivain et réalisateur Mehdi Charef est arrivé en France lorsqu'il avait 10 ans, en novembre 1962. Il se souvient très bien de ce jour-là, notamment de la première cité qu'il a traversée où il se voyait déjà habiter. Mais très vite, en continuant à marcher d'immeuble en immeuble, l'élan d’enthousiasme s'est transformé en désillusion. "Et puis mon père est rentré là-dedans, puis j'ai vu que c'étaient que des baraques, c'était un bidonville", se souvient Mehdi Charef. L'écrivain se souvient de ce mois de novembre 1962 : "J'ai eu l'impression qu'il a duré 6 mois", confie-t-il.On s'est mis à oublier quand on était gamin, à oublier d'où on venait en Algérie.Mehdi Charefà Brut.Si les premiers instants en France furent difficiles pour Mehdi Charef, il raconte néanmoins s'être peu à peu habitué à son quartier. Malgré les contraintes. "Ce qui est emmerdant, c'est qu'on avait toujours la boue, on avait toujours de la boue aux semelles des chaussures", se souvient-il. Outre cela, le jeune Mehdi Charef a également dû rattraper ses années scolaires de retard par le biais d'une classe de rattrapage : "Un jour, on s'est rendu compte qu'on pensait en français, qu'on parlait en français."