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Festival d'Avignon : notre palmarès de la 72e édition

Le Festival d’Avignon s’achève mardi 24 juillet (le Festival Off se poursuit jusqu’au 29 juillet), avec les mélodies de Gabriel Fauré reprises par la jeune génération : Judith Chemla, Hugh Coltman, Dominique A, Philippe Katerine, Elise Caron, Jeanne Added... Un spectacle dans la Cour d’honneur que Culturebox vous proposera en intégralité. En attendant, voici le bilan de cette 72e édition !
Article rédigé par franceinfo - Sophie Jouve et Jacky Bornet
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
  (Vincent Damourette/Culturebox)

Olivier Py, qui entame son 2e mandat et donc sa 5e année à la tête du festival, avait choisi comme thèmes le genre, la violence du monde et l’enfance. Cette 72e édition a offert une vaste palette de spectacles de qualité mêlant vraies découvertes et peu de déceptions. Nombre de ces pièces seront en tournée dès l’automne. En attendant, voici notre palmarès accompagné d’extraits vidéo.  

1
Rappel des incontournables de ce festival
  • "Thyeste" de Sénèque par Thomas Jolly
On ressort de ce Thyeste secoué, intrigué, souvent fasciné, mais pas totalement convaincu. Thomas Jolly joue peut-être un peu trop la brillance au détriment de l’émotion ou bien l’histoire d’Atrée et de Thyeste est trop barbare pour que notre capacité d’empathie s’exerce à l'égard de Thyeste, la victime. Il n’empêche : on aura vu un spectacle digne d'une ouverture d'un festival, et Thomas Jolly aura réussi son pari, lui qui voulait être à la hauteur de la mythique Cour d’honneur. ►Lire notre critique
  • "Joueurs, Mao II, Les Noms" de Julien Gosselin
Une adaptation de trois romans de l’Américain Don DeLillo, qui ont pour fil rouge le terrorisme. La longueur du spectacle et sa radicalité dans l’emploi de la vidéo, nous ont, cette fois, laissés perplexes. Reste que les fulgurances de Gosselin, l'engagement et la puissance de la troupe forcent l'admiration. On est resté jusqu'au bout des 10 heures sans entracte ! ►Lire notre critique
2
Nous avons beaucoup aimé
  • "Les choses qui passent" d'Ivo van Hove
Louis Couperus écrit une prophétie de l’Histoire à venir, et son adaptation par Koen Tachelet mise en scène par Ivo van Hove s’avère d’une actualité brûlante dans un monde en pleine mutation et qui se cherche. Le génie du metteur en scène néerlandais opère toujours et encore.  ►Lire notre critique
  • "La Reprise" de Milo Rau
Le metteur en scène suisse, Milo Rau, se penche sur un fait divers d’une rare violence qui a eu lieu en Belgique, le lynchage d’un homosexuel par trois jeunes à Liège en 2012, et pose la question de la représentation de la violence sur scène. Un spectacle qui a mis Avignon KO debout. ►Lire notre critique
  • "Trans (més enllà)" de Didier Ruiz 
Didier Ruiz donne la parole à des personnes transgenres. Elles racontent leur long chemin pour réconcilier leur tête avec leur corps. Un moment de partage, de respect et de douceur. ►Lire notre critique
  • "Certaines n'avaient jamais vu la mer" de Richard Brunel

Richard Brunel dénonce l’accueil de milliers de femmes japonaises aux Etats-Unis à partir de 1920, après leur avoir fait miroiter un Eldorado, pour les transformer en objets sexuels, ouvrières ou servantes. Une pièce chorale aux dimensions épiques, au texte puissant, une mise en scène ambitieuse et sophistiquée à la très grande beauté visuelle. ►Lire notre critique.
 

  • "Grito Pelao" de Rocio Molina 
​Rocio Molina, l’aventurière du flamenco, offre à Avignon un spectacle éphémère dans lequel elle explore les vertiges de sa grossesse. Rocio réunit sur scène sa mère Lola et la chanteuse catalane Silvia Pérez Cruz, star en Espagne. Emotions garanties !
  • "Mesdames, Messieurs et le reste du monde" de David Bobée
Le feuilleton quotidien de David Bobée, joyeux et plein de sève a décortiqué le thème du "genre". ►Lire notre critique

  •  "Toc toc en toc" (Sujets à vif ), avec Emma la Clown     
Les "Sujets à vif" du Festival d’Avignon sont des expérimentations, souvent jubilatoires, menée sous les auspices de la SACD. Son principe : confronter des artistes de différentes disciplines du spectacle vivant en leur offrant une demi-heure de spectacle pour mettre leur créativité en commun. Coup de coeur pour le spectacle d'Emma la Clown et Sophie Bissantz. ►Lire notre critique
3
Nous avons aimé avec des réserves
  • "Kreatur"de Sasha Waltz
Avec "Kreatur", la chorégraphe dessine un portrait sombre d’une société dans laquelle les liens sociaux se désagrègent. Mais la seconde partie se dilue, à trop vouloir égrainer les violences en tous genres (femmes battues, déviances sexuelles…). ►Lire notre critique
  • "Mama" de Ahmed Et Attar    
Sommité de l’art dramatique en Egypte, l'auteur et metteur en scène Ahmed El Attar ("The last Supper"), présentait "Mama", où les femmes d’une grande famille bourgeoise reproduisent les schémas de la tradition patriarcale pour garder le pouvoir sur la famille. A l’heure de la question de la condition féminine dans le monde et les pays arabes, "Mama" ne convainc pas tout à fait. ►Lire notre critique
  • "Pur Présent" d'Olivier Py        
Olivier Py assemble trois pièces indépendantes qui forment un tout : "La Prison", "L’Argent" et "Le Masque". Trois parties, trois tragédies où le dramaturge puise son inspiration chez Eschyle en le projetant dans l’époque contemporaine. Puissant mais manichéen. ►Lire notre critique
4
Les déceptions
  • "Story Water" d'Emanuel Gatt

Ce ballet contemporain d’Emanuel Gat, mis en musique par l’Ensemble Modern, tout en ruptures et oppositions, nous a laissé au bord de la route... ►Lire notre critique 
 

  • "Iphigenie" de Chloé Dabert                    
Une interprétation et une direction d'acteur décevante, pour celle qui a dirigé les acteurs du Français cette saison ("J'étais dans la maison et j'attendais que la pluie vienne" de J.L Lagarce) et pris la direction de la Comédie de Reims.

 

5
Les pièces que nous n'avons pas pu voir

Il faudra y revenir, lorsqu'elles tourneront en France, sur ces pièces que nous n'avons pas pu voir et qui font l'objet d'un très bon bouche à oreille...

  • "Il pourra toujours dire que c'est pour l'amour du prophète" de Gurshad Shaheman
  • "Saison Sèche" de Phia Ménard 
  • "Tartiufas - Tartuffe d'Oskaras Korsunovas

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