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Iggy Pop enflamme la Fête de l'Huma devant 80.000 spectateurs

"Jeunes gens de France ! Fuckin' merci !": en français dans le texte, la légende vivante du punk-rock, Iggy Pop, a mis dans sa poche les 80.000 spectateurs venus l'ovationner samedi soir à la Fête de l'Humanité, avec un concert d'une énergie foudroyante.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Iggy Pop à la Fête de l'Huma à La Courneuve le 16 septembre 2017.
 (ALAIN JOCARD / AFP)

Il est arrivé en sautillant sur scène comme un gamin fonce dans la cour de récréation juste après la sonnerie. Sauf que ce gamin est torse nu par 12 degrés, il a des cheveux longs et raides et porte ses 70 ans avec l'espièglerie de toute une vie dédiée à faire le show comme personne.

Ses plus grands tubes dès le début du concert

Commencer par "I Wanna Be Your Dog", un de ses plus grands tubes, sinon le plus grand, datant de 1969 et issu du premier album éponyme de son groupe The Stooges, était le signe qu'il ne fallait pas perdre de temps. Et la preuve qu'Iggy Pop ne craint pas de perdre qui que ce soit avant la fin de ses concerts. Et pour cause, des hits incontournables, qui se transforment en coupe-gorges pour ses fans qui les reprennent en s'égosillant, Iggy en regorge. Aussi, enchaîner avec "Gimme Danger", issu de "Raw Power", le troisième album avec les Stooges, a suffi à mettre tout le monde d'accord sur une chose. Le concert promettait d'être grand.
Iggy Pop enflamme la Fête de l'Huma le 16 septembre.
 (ALAIN JOCARD / AFP)
Il y a dix ans, il était déjà venu volcaniser cette même grande scène et son bouillant public, avec ce qu'il restait des ses Stooges, le guitariste James Williamson et le batteur Scott Asheton. En 2014, Scott Asheton a rejoint son frère Ron, premier guitariste du groupe, dans l'au-delà. Et en janvier 2016, c'est David Bowie, sans lequel Iggy n'aurait pas ressuscité aussi brillamment sur le plan artistique à la fin des années 70, qui a disparu.

L'oeil dans le rétro

Pour conjurer la mort, qu'il a tutoyée tant de fois, Iggy Pop a sorti au printemps 2016 "Post Pop Depression", un album pour lequel il a exhumé des chutes inutilisées de ses deux grands albums solo de 1977, "Lust for Life", "The Idiot", réalisés avec Bowie. L'oeil dans le rétro, il a laissé le volant à Josh Homme, le leader des Queens of the Stone Age, pour emballer le moteur. De cet album, Iggy n'a conservé que la belle "Gardenia" pour son set d'une heure et quart mené tambour battant. Il a préféré remonter le temps, en alignant deux autres classiques très tôt: "The Passenger" et "Lust For Life". Deux chansons sur lesquelles des gamins ont slammé. Deux chansons pourtant vieilles de 40 ans, qui n'ont pas pris une ride.

Iggy en a pris, lui, des rides. Elles strient même sa poitrine et son ventre. Mais Iggy est un reptile capable de toutes les contorsions. Et un artiste qui a su préserver ses cordes vocales en s'imposant avec l'âge une hygiène de vie inversement proportionnelle aux excès en tous genres commis dans sa première vie punk. C'est ce qui en impose également, au-delà de cette énergie incroyable qui traverse ses performances scéniques, malgré une hanche meurtrie. Iggy Pop chante comme un crooner qui a la rage intacte en lui.

Torse nu jusqu'au bout

"Some Weird Sin", "Search and Destroy", "No Fun"... "L'iguane" court, saute, s'agenouille, s'allonge, se relève, court encore, toujours. Il rend les temps forts encore plus forts et finit en bouclant la boucle, par un "1969" endiablé. Face à lui, la foule est folie furieuse. Et prévenante : il reçoit des gilets et des pulls lancés par les fans, qu'il laisse retomber à ses pieds. Il n'est pas né, celui qui va rhabiller Iggy Pop.

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