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Dick Rivers : "5/5", un triple album pour 55 ans de rock en solo

"5/5", c'est le titre du triple album CD et du double vinyle signés Dick Rivers que publie Warner Music. 24 morceaux sur les galettes noires, 55 sur la version numérique pour célébrer les bientôt 55 ans de carrière solo du rocker niçois. On y trouve tous les grands tubes mais aussi des raretés comme "Trois garçons, trois amis" de 1966 : l'histoire d'une amitié avec un Johnny et un Eddy.
Article rédigé par franceinfo
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Dick Rivers
 (SYLVESTRE/MAXPPP)

A une époque, finalement pas si lointaine, les mauvais garçons étaient des "blousons noirs", ils écoutaient les versions françaises des succès américains, chantés par des Jean-Philippe, Claude ou Hervé connus sous les prénoms de Johnny, Eddy ou Dick.

Dick, bien sûr, c'est Rivers. Un Niçois au déhanchement qui n'avait rien à envier à celui d'Elvis. C'est d'ailleurs au King lui-même que l'ex-leader des Chats Sauvages avait emprunté son pseudonyme : Dick Rivers, le nom de Presley dans "Amour frénétique" ("Loving You"), un film de 1957.

Plus de cinquante ans

Plus de cinquante ans ont passé, Johnny est malade, Eddy bougonne dans sa barbe pour qu'on le laisse tranquille et Dick est resté Dick. Les publications Warner Music de cet automne confirment ce qu'on préssentait. C'est sans doute sur sa discographie que souffle avec le plus de fidélité l'esprit américain de l'époque. Probablement parce que l'homme en noir n'a pas essayé d'imiter les artistes d'outre atlantique. Il a interprété, au premier sens du mot, les chansons qui d'un coup devenaient les siennes.

C'est ainsi qu'on redécouvre parmi les 55 morceaux réunis ici, par exemple un extraordinaire "M. Pitiful" qui ne trahit en rien la version originale signée Otis Redding. On remarquera aussi l'humour d'un "Roule pas sur le Rivers" (1978), adapté de la célèbrissime "Proud Mary" interprétée par Tina Turner ou par le Creedence Clearwater Revival. Plus près de nous, "Gravement amoureux de vous" démarque avec vigueur "Bad case of loving you" de Robert Palmer (chanson dont on retiendra surtout la version de Moon Martin). Mais Dick a su faire des infidélités à l'Amérique, en reprenant par exemple "Love me do" des Beatles avec "J'en suis fou" ou "Ces mots qu'on oublie un jour" (1965) adaptation de "Things we said today".

Le Johnny Cash français

Celui qu'un journaliste canadien a appelé "Le Johnny Cash français" (à écouter les deux voix et le son de la guitare, on se dit qu'il n'est pas loin de la vérité), a toujours su garder une certaine distance. Distance vis à vis du show biz, de la célébrité, et surtout de la grosse tête. Il a résumé tout cela dans "Ode à Dick" (2006), un morceau tout à fait à la Johnny Cash dans lequel il plaisante sur lui-même ("Il est pas vraiment athlétique, Dick... C'est pas le frère à Moby Dick, Dick... Mais il a un sourire magique, Dick..."). Certes, Dick Rivers, de petite taille, nez pointu et menton en galoche (mais moins que son ami Eddy), habillé de noir, le regard sombre, a toujours gardé le côté "blouson noir" des débuts. Il n'a jamais suivi les modes comme son pote Johnny qu'on a vu yéyé, rocker, hippie au fil des tendances. Un Johnny qu'il a titillé dans "Maman n'aime pas ma musique". Dick est resté Dick. Celui de "Baby John", "Faire un pont" 1975 (adapté de John Denver), "Marilou"  "J'ai pas la cote avec toi". C'est encore avec "Nice, Baie des Anges" qu'il raconte le mieux son histoire depuis sa jeunesse non loin de Nice, avec ses rêves d'Amérique et ses succès.

Alors que la France est, en ce mois de novembre 2017, attentive à la santé de Johnny Hallyday, la chanson "Trois garçons, trois amis"  rappelle que dans les années 60, les rockers français étaient avant tout ce trio mythique qu'on donne toujours dans le même ordre (comme on le fait pour les Beatles) : Johnny, Eddy et Dick. Lors de la récente tournée des Vieilles Canailles, de nombreux amoureux du rock se sont d'ailleurs demandés ce que Jacques Dutronc faisait là. Ils auraient tous vu Dick Rivers aux côtés de Johnny Hallyday et d'Eddy Mitchell.

La jacquette du triple CD de Dick Rivers
 (Warner Music France)

Un titre inédit

Le triple CD se referme sur une belle version inédite de l'inoubliable "C'est extra" de Léo Ferré. C'est toujours du Ferré, c'est déjà du Rivers.

5/5 de Dick Rivers

Edité par Warner Music France
Un digipack 3 CD 55 chansons 15 euros
Un double Vinyle 24 chansons 23 euros

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