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La chanteuse Celeste impose sa voix en or dans un premier album, "Not Your Muse"

Biberonnée aux sons des plus grandes chanteuses de soul et de jazz, d'Aretha Franklin à Billie Holiday, la jeune britannique Celeste a connu l'an passé une irrésistible ascension que vient couronner aujourd'hui la sortie de son premier album. Prêtez l'oreille, cette future grande est là pour durer. 

Article rédigé par Laure Narlian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
La chanteuse britannique Celeste. (ALESSANDRO RAIMONDO - UNIVERSAL)

Il y a 18 mois, au festival Rock en Seine, Celeste n’était encore qu’une promesse inconnue du grand public. Mais elle impressionnait déjà durablement, nous hérissant le poil avec son interprétation d’une poignée de titres lents, très soul jazz, issus de ses premiers EP, en particulier le magnifique Lately sorti en mars 2019. "Hyper délicate et ultra expressive au micro, Celeste en garde pourtant clairement sous la semelle question puissance : elle chante sans forcer et l’on sent bien qu’elle pourrait envoyer beaucoup plus fort", écrivions-nous alors. Nous avions vu juste.

Celeste excelle dans tous les registres

Sur son premier album, Not Your Muse, sorti ce vendredi 29 janvier, la chanteuse âgée de 26 ans née aux Etats-Unis et grandie à Brighton (Angleterre), manifeste en effet davantage cette puissance vocale sur le classique instantané Stop The Flame, mais aussi sur Tell Me Something I don’ know et Tonight Tonight, qui la placent en concurrence directe avec Adele. Elle développe aussi une touche rétro, comme sur l’entêtant Love is Back, où son grain de voix fêlé rappelle davantage Amy Winehouse.

Mais on s’en veut de la comparer ainsi, tant Celeste est singulière. Le single douloureux (et déjà tube) Strange, dans lequel elle raconte comment l’on peut passer d’étrangers à amis et d’amis à amants avant de faire le chemin inverse, en est la meilleure preuve. Car c’est précisément lorsqu’elle retient sa puissance vocale, dans des chansons d'amour mélancoliques, moins démonstratives et moins pop, accompagnée d’une simple guitare ou de quelques cordes, qu’elle est à son meilleur. Fragile et bouleversante, elle met son âme à nu et se révèle alors telle qu'elle est : unique.

Une futur diva au seuil de la gloire

Sur ce premier album de 12 titres aux climats variés, qui semble refléter le tiraillement de cette jeune artiste entre plusieurs facettes, dominent heureusement les ballades sensibles où sa voix offre toutes les nuances de son expressivité – le dépouillement de Ideal Woman, A Kiss et ses hauteurs vertigineuses, la délicate Beloved aux accents calypso. Elles prouvent que Celeste n'est pas qu'une étoile filante à la mode, mais une voix solide née pour durer.

"Not Your Muse est cette force que je suis allée puiser quand je me sentais impuissante… En réalisant cet album, j’ai cherché à me dépasser, je me suis sentie pousser des ailes, les yeux grands ouverts et me suis accomplie", analysait-elle fin 2020 dans la presse anglaise en annonçant la sortie de son disque.

Ce n’est sans doute pas un hasard si la suave Not Your Muse, la dernière qu'elle a écrite, donne son titre à l’album. Elle y défend farouchement sa liberté et son refus de se conformer au regard d’autrui, fusse-t-il tressé de lauriers plaqués or – "Decorate me, adore me, baby/ But I can’t be owned", chante-t-elle. Une chanson qui semble avoir valeur d’avertissement pour ses amoureux autant que pour ses admirateurs. Car Celeste, au seuil de la gloire, est aujourd’hui soumise à forte pression et entend bien résister au courant en préservant son libre arbitre du mieux qu’elle peut.

2020 a été jalonnée de succès retentissants pour la jeune chanteuse

Jalonnée de succès de plus en plus éclatants, 2020 aurait dû en effet être son année si la crise sanitaire n’était pas venue quelque peu la freiner. Celeste a ainsi été désignée l’an passé "star montante" aux Brit Awards, tandis que la BBC la distinguait en tant que "son de l’année".

Surtout, le confinement lui a offert le temps nécessaire pour composer deux chansons très remarquées par les anglo-saxons : d’une part, Hear My Voice écrite pour le film Les 7 de Chicago (Netflix), pressentie pour une nomination aux Oscars, et d’autre part A Little Love, pour la traditionnelle campagne publicitaire de Noël de la chaîne de grands magasins britannique John Lewis.

Deux chansons, auxquelles s’ajoute It's Allright, le générique de fin du dernier animé de Pixar, Soul, qui ont accéléré son irrésistible ascension.


On voit mal désormais ce qui pourrait venir obscurcir le ciel de Celeste : il s’annonce radieux. Pourtant, son bonheur ne sera complet que lorsque les salles de concerts rouvriront, tant elle a hâte, dit-elle, de "découvrir le visage" de son public.

L'album Not Your Muse de Celeste (Universal) est sorti vendredi 29 janvier 2021

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