Cet article date de plus de cinq ans.

Michel Legrand "s'essayait à tout, il avait tous les talents, il abolissait les frontières" : Jack Lang salue "un génial touche-à-tout"

"Ce qui est extraordinaire c'est qu'il s'essayait à tout, il avait tous les talents, il abolissait les frontières", a déclaré samedi 26 janvier Jack Lang, ancien ministre de la Culture aujourd'hui président de l'Institut du monde arabe, en hommage à Michel Legrand, célèbre musicien et compositeur français décédé cette nuit à Paris.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Jack Lang, alors ministre de la Culture, décorant Michel Legrand le 12 novembre 1984 (PHILIPPE BOUCHON / AFP)

Michel Legrand, auteur de nombreuses et célèbres musiques de films, avait 86 ans. Sa renommée était mondiale. Pour Jack Lang, "ce musicien, magicien, aux mille et une partitions, ce génial touche-à-tout est notre fierté nationale [...] C'est quelqu'un qui avait une passion, une boulimie, une gourmandise de la musique, de l'art et de la vie aussi."


franceinfo : Michel Legrand appartient-il au patrimoine culturel français ?

Jack Lang : A coup sûr oui. Ce musicien, magicien, aux mille et une partitions, ce génial touche-à-tout est notre fierté nationale. Il est aimé dans le monde entier. Ses oeuvres figurent dans notre anthologie musicale contemporaine. Pour tous ceux qui l'ont rencontré ou entendu ce samedi matin, on est toujours impressionnés par sa puissance créative incroyable, sa soif d'écriture époustouflante. C'était un forçat des notes et des mélodies. Il a réussi à faire rêver et il continuera à faire rêver, chanter, la France et le monde. Ce qui est extraordinaire c'est qu'il s'essayait à tout, il avait tous les talents, il abolissait les frontières. Il était parvenu à faire aimer son talent en Amérique. Il a travaillé avec les plus grands. Son art était sans frontière. C'est quelqu'un qui avait une passion, une boulimie, une gourmandise de la musique, de l'art et de la vie aussi. Je me souviens le jour où Macha Méril m'a dit qu'ils s'épousaient l'un l'autre avec Michel Legrand - il avait 82 ans - c'était pour nous, pour ceux qui les entendaient, un hymne à la vie, à l'amour, à l'optimisme. La leçon qu'il nous laisse est une leçon de bonheur, de joie, de jouissance de la vie.

Était-il suffisamment salué, reconnu, en France selon vous ? 

Je ne sais pas ce que veut dire "reconnu". La République lui a remis tous les insignes qu'il méritait. La reconnaissance elle vient, je dirais, de la communauté artistique et puis il est reconnu dans les profondeurs du pays et de nombreux pays. Le fait qu'il soit indissociable de Jacques Demy - on le voit en ce moment au théâtre avec Peau d'âne [se joue au théâtre Marigny à Paris jusqu'à la mi-février] - le fait qu'il ait formé cet incroyable couple, cet étonnant duo avec Jacques Demy, je ne sais plus lequel disait 'Il est ma moitié', ils étaient inséparables, ils ont composé ensemble une oeuvre qu'on peut espérer immortelle, voilà la reconnaissance. En ce moment, son succès avec Peau d'âne est un témoignage de reconnaissance populaire et médiatique.

Dans le répertoire de Michel Legrand, quel est votre morceau préféré ?

Ceux qui m'ont le plus ému au tout début : Les parapluies de Cherbourg. Et quand je vois que mes petites-filles - qui sont grandes maintenant - dès l'âge de 5 ou 6 ans, voulaient qu'on leur passe et repasse sans cesse Les parapluies de Cherbourg, je me dis que l'oeuvre de Michel Legrand [est transgénérationnelle].

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.