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Frank Sinatra aurait cent ans : les chansons qui firent sa légende

Il aurait cent ans ce samedi. Chanteur à la voix d'or, acteur, homme de radio et de télévision, Frank Sinatra est devenu célèbre dès les années 40, il a connu des éclipses et des retours gagnants. Il a été une star durant plus d'un demi-siècle. À sa disparition le 14 mai 1998, il est entré dans la légende. Voici une sélection de chansons qui ont fait sa gloire ou jalonné son histoire.
Article rédigé par Annie Yanbekian
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Frank Sinatra en 1954 dans le film "Young at heart" de Gordon Douglas
 (Warner Bros / Kobal / The Picture Desk / AFP)
"What is this thing called love" (1955)
Cette chanson de Cole Porter figure à l'origine dans la comédie musicale "Wake up and dream" (1929). Frank Sinatra en offre une interprétation éblouissante dans un authentique concept-album - une première à l'époque - "In the wee small hours", un recueil de ballades sur la solitude et les maux de l'amour. Le chanteur venait de se séparer d'Ava Gardner. Cet album innove aussi par son format, le 30 cm, une idée de Capitol Records qui allait faire des émules...

"I've got you under my skin" (1956)
Standard de Cole Porter écrit en 1936, cette chanson a été interprétée par Frank Sinatra dès 1946, lors de son émission radio hebdomadaire. Il en a enregistré une première version, magistrale, dans l'excellent album "Songs for swingin' lovers" sorti en mars 1965, avec des arrangements de Nelson Riddle et un solo du tromboniste Milt Bernhardt. Riddle, amateur de Ravel, disait s'être inspiré du "Bolero" pour la partie instrumentale. Sinatra a ré-enregistré le titre par la suite, en studio et en version live.

"The Lady is a tramp (1957)
Cette chanson écrite en 1937 par Richard Rodgers et Lorenz Hart - du fameux duo Rodgers and Hart - figure à l'origine dans la comédie musicale "Babes in Arms" ("Place au rythme"). Frank Sinatra la chante en 1957 pour Rita Hayworth dans le film "La blonde ou la rousse" ("Pal Joey") de George Sidney, devenant l'un de ses plus illustres interprètes avec Ella Fitzgerald.

"Come fly with me" (1958)
Écrite en 1957 par Jimmy Van Heusen et Sammy Cahn pour Frank Sinatra, "Come fly with me" figure dans l'album éponyme de "The Voice" sorti en janvier 1958 chez Capitol Records. Cette chanson illustre avec éclat, si besoin était, le swing impeccable et inimitable du chanteur.

"Fly me to the Moon" (1964)
Écrite en 1954 par Bart Howard sous le titre initial "In other words". "Fly me to the Moon" a été enregistrée pour la première fois, la même année, par Kaye Ballard. Dix ans plus tard, Frank Sinatra en a gravé sa propre version pour l'album "It might as well be swing" enregistré avec l'orchestre de Count Basie (comme le précédent, en 1963, "Sinatra-Basie"). Pour la première fois, Sinatra avait recours à des arrangements de Quincy Jones. Dans la vidéo de 1969, le chanteur dédie la chanson aux astronautes qui, quelque temps plus tôt, ont foulé le sol lunaire. De fait, sa version a été associée au programme Apollo de la Nasa. Buzz Aldrin, qui venait de marcher sur la Lune, l'a écoutée sur un lecteur de cassette, en orbite autour de notre satellite naturel...

"It was a very good year" (1965)
Composée en 1961 par Ervin Drake pour Bob Shrane et son Kingston Trio, cette chanson est devenue mondialement célèbre quand Frank Sinatra l'a enregistrée pour son album "September of my years", sorti en septembre 1965, à l'approche de ses 50 ans. Dans le texte, le narrateur évoque sa jeunesse perdue et des souvenirs de ses 17, 21 et 35 ans. Pour son interprétation poignante, le chanteur a reçu le Grammy Award de la meilleure performance vocale masculine en 1966.

"Strangers in the night" (1966)
Composée par l'Allemand Bert Kaempfert (également père de "The World we knew" - 1967), complétée de paroles anglaises signées Charles Singleton et Eddie Snyder, "Strangers in the night" doit sa célébrité universelle à Frank Sinatra qui l'a enregistrée en 1966 pour un album éponyme considéré comme le plus gros succès commercial de "The Voice". Dans le document ci-dessus, il la chante sur scène en 1982.

"I concentrate on you" (1967)
À l'origine, ce standard de Cole Porter a été écrit pour le film "Broadway Melody of 1940". Frank Sinatra l'a enregistré en 1967 dans un album réalisé en duo avec le Brésilien Tom Jobim, compositeur-phare de la bossa nova qui venait de conquérir le monde. Intitulé simplement "Francis Albert Sinatra & Antônio Carlos Jobim", ce disque comporte sept morceaux (sur dix) de Jobim qui joue de la guitare et n'hésite pas à chantonner avec son naturel désarmant. L'illustre Carioca racontait qu'il avait cru à une blague quand Sinatra lui avait téléphoné pour lui proposer d'enregistrer un disque avec lui. Les arrangements de velours sont signés Claus Ogermann.

"My way" (1969)
La mélodie est bien connue en France : c'est celle de "Comme d'habitude" (1967), co-signée par Claude François et Jacques Revaux. Paul Anka en a fait une adaptation en anglais en pensant à Frank Sinatra. Les paroles anglaises, qui n'ont rien à voir avec le texte initial, parlent d'un homme qui dresse un bilan de sa vie. Sinatra a enregistré cette version pour un album sorti en 1969, également intitulé "My way", et dans lequel il adaptait des succès pop et des chansons françaises. Quelques années plus tard, il a confié qu'il n'aimait pas chanter ce titre car il craignait que le public y voie une sorte d'autocélébration.

"New York, New York" (1979)
Chanson-titre du film "New York, New York" de Martin Scorsese sorti en 1977, ce grand succès de Liza Minelli a été repris deux ans plus tard par Frank Sinatra. Le crooner l'a incluse dans "Trilogy : past present future" sorti en 1980, son premier album en six ans. Le live ci-dessus a été capté à Carnegie Hall, à New York, le 25 juin 1980.

"L.A. is my Lady" (1984)
Parue dans un album éponyme produit par Quincy Jones et sorti en 1984, la chanson "L.A. is my Lady", co-signée par le célèbre producteur, a eu droit à un clip vidéo dans lequel on reconnaissait entre autres Eddie Van Halen, David Lee Roth, Donna Summer, Michael McDonald, James Ingram, Quincy Jones, Michael Jackson, LaToya Jackson et Dean Martin, l'ami de toujours... L'album, pour lequel Phil Ramone officiait comme ingénieur du son, a connu un beau succès critique, mais le public n'a pas suivi. Ce disque est le dernier album solo de Frank Sinatra.


Bonus : deux monstrés sacrés réunis à la télévision en 1967, Sinatra et Jobim, pour la promotion de leur album commun


> À lire : le dossier Sinatra du mensuel "Jazz Magazine" de décembre 2015

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