Hier bon marché, la petite espadrille a pris goût au luxe

L'espadrille habille, désormais, les pieds les plus branchés : la modeste chaussure à semelle de corde est passée des bazars bon marché aux vitrines de luxe, où les modèles se vendent à prix d'or. C'est initialement une chaussure de travail portée par les mineurs et les ouvriers. Et dans les années 1950, on avait une paire blanche pour le dimanche et une noire pour travailler.
"Le prix n'est pas un problème car les consommateurs investissent dans un style, un statut, une affirmation de qui ils sont. Ils portent donc une marque qui montre qu'ils ont de l'argent", analyse Kevin Guildford, professeur en Design de la Chaussure à l'université De Montfort de Leicester (Royaume-Uni). Se pose la question des marges réalisées par les groupes de luxe : "l'espadrille est très à la mode et il faut répondre à la demande: bien sûr certaines espadrilles sont produites en Espagne, en France et dans le sud de l'Italie mais seule l'Asie peut fournir de gros volumes à des prix bas", selon lui. Le Bangladesh est le principal exportateur de jute, herbe dont les fibres servent à tresser les semelles. Avec la Chine, il est aussi le pays qui produit en masse des espadrilles bon marché pour l'Europe. Sur les sites des grandes marques, le pays de fabrication des espadrilles est peu mentionné : Gucci annonce des "matières Made in Italy" et des "chaussures réalisées en Espagne", Fendi appose un "Made in Italy" tout comme Valentino, et Saint Laurent précise "pays de fabrication: Espagne".


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