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Des livres à offrir à Noël : quelques bons romans à glisser sous le sapin

Le livre reste l'un des cadeaux préféré des Français. Courez vite chez votre libraire !

Article rédigé par franceinfo Culture
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Couvertures des romans à glisser sous le sapin, 2019 (franceinfo Culture)

La lecture est le loisir culturel préféré des Français, qui continuent à penser que le livre est "source de plaisir", nous apprenait une étude CNL IPSOS, dévoilée en mars 2019 par le Centre National du Livre (CNL). Contrairement aux idées reçues, les Français lisent de plus en plus, en moyenne 17 livres par an, et la moitié d'entre eux déclarent "lire tous les jours". Vous avez donc de grandes chances de faire le bonheur à Noël en offrant des livres. 

Voici une liste de romans que la rédaction de franceinfo Culture vous recommande pour vos cadeaux. Pour compléter, n'hésitez pas à prendre conseil auprès de votre libraire.

"Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon", de Jean-Paul Dubois

Jean-Paul Dubois avec son roman, prix Goncourt 2019 (ALAIN JOCARD / AFP)

(Ed. de l’Olivier, 256 p., 19€)
Cette année vous pouvez offrir les yeux fermés le Goncourt, le roman de Jean-Paul Dubois, qui raconte l'histoire de Paul Hansen, incarcéré dans une prison de Montréal. Son co-détenu, un mastodonte des Hells Angels, propose systématiquement en cas de problème de "couper son interlocuteur en deux". Pendant qu'il tire sa peine  protégé par cet ange gardien, Paul peut remonter le fil de sa vie. Cette dernière fresque de Jean-Paul Dubois exhale les grands espaces de son maître John Updike, et évoque l’esprit d’autres figures de la littérature américaine qu’affectionne l’auteur : John Fante, Cormac McCarthy, Charles Bukowski, Jim Harrison… 

"Les choses humaines", de Karine Tuil

Karine Tuil, Les choses humaines.  (GALLIMARD)

(Gallimard - 352 pages - 21 €)
Le onzième roman de Karine Tuil s'inspire de l’affaire dite de "Stanford", l'histoire d'un étudiant de cette université américaine condamné pour viol. Karine Tuil y questionne des thèmes d'actualité : la culture du viol et le consentement. Karine Tuil a reçu pour ce roman le prix Interallié 2019 et le prix Goncourt des lycéens, qui font toujours des choix judicieux. 

"Par les routes", de Sylvain Prudhomme

Couverture de "Par les routes", de Sylvain Prudhomme (2019) (Gallimard / L'arbalète)

(Gallimard - L'Arbalète- 295 pages - 19 €)
L'histoire de deux amis qui se retrouvent à la quarantaine. L'un cherche où se poser, l'autre ne peut pas s'empêcher de partir sur les routes. Entre les deux, une femme, Marie. Un livre d’atmosphères, de sentiments, déployé dans une écriture simple, sans fioritures. Légère. Prix Fémina 2019, et Prix Landerneau des lecteurs 2019 

"La tentation", de Luc Lang

Couverture de "La tentation", de Luc Lang (2019) (Stock)

(Stock – 360 pages – 20 €) 
Un thriller haletant, un roman noir sur la famille et les mécanismes qui ligotent ses membres par des liens d'amour, mais aussi des liens néfastes, noués aux origines. Dans les décors magnifiquement décrits de la nature savoyarde, le romancier offre une tragédie grecque transposée dans la bourgeoisie d'aujourd'hui. Une ambiance à la Chabrol, dans ce roman écrit avec une audace formelle remarquable. Luc Lang, Prix Goncourt des Lycéens en 1998 pour Mille six cents ventres (Fayard) a cette fois remporté le prix Médicis 2019.    

"Ici n'est plus ici", de Tommy Orange

Le romancier américain Tommy Orange, juin 2019 (Jean-Luc Bertini)

(Traduit de l'Américain par Stéphane Roques - Albin Michel – 330 pages – 21.90 €) Le romancier américain d'origine cheyenne né en 1982 raconte à travers plusieurs voix le destin des Indiens "urbains" d'Amérique. Ce roman fait littéralement éprouver au lecteur les blessures provoquées par la colonisation sur les hommes et les femmes des peuples indigènes, qui continuent, générations après générations, à saigner. Un très grand roman, consacré  "Meilleur roman de l’année" par l’ensemble de la presse américaine  

"Le ciel par-dessus le toit", de Nathacha Appanah

Couverture de "Le ciel par-dessus le toit", de Nathacha Appanah  (GALLIMARD)

(Gallimard – 125 pages – 14 €) 
Les blessures de l'enfance ont des effets irréversibles et provoquent, comme les tremblements de terre, des répliques incessantes sur les générations qui suivent. Il arrive pourtant que les enfants se lèvent et pansent pour leurs parents et pour eux-mêmes, les blessures du passé. L'histoire d'une mère et de ses deux enfants, avec la très belle écriture de Nathacha Appanah.   

"Une bête au Paradis", de Cécile Coulon

"Une bête au paradis", Cécile Coulon (2019) (L'ICONOCLASTE)

(L'Iconoclaste – 352 pages – 18 euros) 
Avec Une bête au paradis, son septième roman, Cécile Coulon creuse son sillon, celui de la terre et du monde rural, et brosse en même temps un portrait peu reluisant de l'âme humaine, peignant dans une langue charnelle aussi bien les corps, la terre, les bêtes, le désir ou les sentiments.    

"Encre sympathique", de Patrick Modiano

Couverture "Encre Sympathique", de Patrick Modiano (GALLIMARD)

(Gallimard – 137 pages – 16 €)
Avec ce vingt-neuvième roman on retrouve l'univers du Nobel de littérature 2014, fait de déambulations dans la mémoire et dans les rues d'un Paris disparu. Mais cette fois, coup de théâtre, l'issue ouvre une brèche dans le passé perdu

"Le cœur battant du monde", de Sébastien Spitzer

Couverture de "Le coeur battant du monde", de Sébastien Spitzer (Ed. Albin Michel)
(Albin Michel - 441 pages 21€90)
Dans ce deuxième roman,  Sébastien Spitzer s’est penché sur le destin quasi méconnu du fils caché que Karl Marx a eu dans les années 1850 avec sa bonne. Karl Marx n’assumera jamais sa paternité, même si c’était un secret de polichinelle, et Engels finira par adopter l’enfant. Récit haletant, cette histoire intrigante et méconnue permet de se replonger dans la grande Histoire, l’air de rien.

"Délivrances" Toni Morrison

Couverture de "Délivrances", de Toni Morrison (2015) (Christian Bourgois Editions)

(traduit de l'anglais par Christine Laferrière / Christian Bourgois - 197 pages - 18 euros)
Vous pouvez offrir Délivrances (Christian Bourgois, 2015), ou bien Home (2012)  ou Beloved (1989), ou n'importe lequel des romans de cette immense écrivaine afro- américaine, prix Nobel de littérature en 1993, disparue en août 2019. 

"Romans", de George Sand dans la Pléiade  

George Sand dans une photographie datée de 1864 (PHOTO 12 / ANN RONAN PICTURE LIBRARY / AFP)

(Gallimard- 1936 pages - 67.00 € prix de lancement)
George Sand a publié plus de 70 romans. La Pléiade en a choisi quinze dont Indiana, le premier qu'elle signa de son nom de plume en mai 1832. L'occasion de redécouvrir cette grande auteure engagée, féministe. "Trop souvent cantonnés au genre de la pastorale naïve voire de la 'bluette' pour enfants, ces romans révèlent une romancière pionnière de l'ethnographie et de l'ethnolinguistique qui ne renonce en rien, bien au contraire, à la poésie", fait remarquer José-Luis Diaz dans la présentation des deux volumes. 

Trois romans sur la shoah

Alors que l'on célébrera les 75 ans de la libération des camps de concentration au printemps 2020, trois livres ont marqué la rentrée littéraire de septembre 2019. Trois regards différents sur la shoah, par les générations héritières de cette histoire. 

- "Le Ghetto intérieur", de Santiago H. Amigorena

Couverture de "Le Ghetto intérieur", de Santiago H. Amigorena (2019) (POL éditons)
(POL - 191 pages - 18 €)
Santiago H. Amigorena remonte aux sources de sa vie, en racontant l'histoire de ses grands-parents, émigrés à Buenos Aires, et de son arrière-grand-mère, restée en Pologne, déportée et assassinée dans le camp de Treblinka II. A travers ce récit déroulé dans une langue magnifique, Santiago H. Amigorena dit le "ghetto intérieur" de l’exilplongeant aux racines du silence, qui, de générations en générations, a pesé jusqu'à lui. Ce roman a reçu le Prix des libraires de Nancy 2019   

"La part du fils", Jean-Luc Coatalem

Couverture de "La part du fils", Jean-Luc Coatalem (2019) (Editions Stock)

(Stock – 265 pages – 19 €) 
Le dernier roman de Jean-Luc Coatalem, raconte l'histoire de Paol, son grand-père breton, dénoncé comme résistant puis déporté dans le camp de Dora, où étaient fabriqués les V2, engins de mort conçus par l'ingénieur Wernher von Braun. Plus tard, l'ex-nazi fut accueilli par les Américains et  élabora le programme spatial américain, à l'origine du premier pas sur la Lune. Le grand-père, lui, n'est jamais rentré des camps, et le silence s'est abattu sur la famille. Finaliste malheureux des prix Goncourt et Renaudot, Jean-Luc Coatalem a reçu pour ce roman  le Prix Jean Giono

- "La terre invisible", Hubert Mingarelli

Couverture de "La terre invisible", d'Hubert Mingarelli (2019) (Buchet-Chastel)

(Buchet-Chastel – 192 pages – 15 €)
Ce dernier roman d'Hubert Mingarelli raconte l'expérience des premiers soldats des forces alliées entrés dans les camps de la mort à la libération. Le romancier aborde le sujet à travers le regard du photographe, dont la fonction est de témoigner, mais qui se trouve ici désarmé. D'une écriture dilatant le temps, Hubert Mingarelli décrit l'hébétude des soldats, privés de mots, face au spectacle de l'enfer. 

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