Grand format

Pas de chômage, pas de vacances, pas de couverture maladie : vis ma vie (compliquée) d'auteur de BD

Pierre Godon le jeudi 25 janvier 2018

. (VINCENT WINTER)

Réaliser des BD, un métier de rêve… à condition de pouvoir en vivre. Pour la plupart des auteurs, la passion est souvent synonyme de galère. En 2015, une étude réalisée par les Etats généraux de la bande dessinée mettait en évidence une précarité galopante de la profession. Sur les 1 500 auteurs ayant participé à l'enquête, 53% touchaient moins que le smic annuel brut, et 36% se débrouillaient sous le seuil de pauvreté. Des chiffres qui cachent des réalités diverses, car même les auteurs établis souffrent. Des chiffres surtout qui contrastent avec la bonne santé du marché de la BD, dont le chiffre d'affaires a bondi de 20% en dix ans, et dont les fers de lance rachètent de grosses maisons d'édition. De quoi regarder d'un autre œil les auteurs mis en avant au festival d'Angoulême, qui démarre jeudi 24 janvier.

"La BD me rapportait deux euros de l'heure"

SIMON ANDRIVEAU (SIMON ANDRIVEAU)

Quand on signe un contrat avec un éditeur, on lâche 90% de nos droits. Je ne connais pas d'autre métier où ça se passe comme ça, surtout pour des clopinettes." Simon Andriveau peut parler pendant des heures de l’absurdité de son ancien métier. Sa première (et unique) série, Le Grand Siècle, a atteint des chiffres de vente très corrects – autour de 20 000 albums écoulés pour le tome 1, par exemple. Cependant, les lecteurs ne verront jamais le quatrième et dernier tome qui clôt l’histoire, "sauf si Delcourt [lui] rend [s]es droits gratuitement". "De toute façon, quand j’ai fini le tome 3, je n’ai pas eu de nouvelles de leur part et je ne leur en ai pas spécialement donné. Ils brassent des centaines de titres, alors pour eux, un de plus ou un de moins…"

Pour lui, les 90 ou 92% que s’arroge l’éditeur – dont une petite moitié est redistribuée à l’imprimeur, au distributeur, au libraire – ne sont plus justifiés. Hergé touchait 15% du prix de vente des albums au faîte de sa carrière, mais cela traduisait une réalité différente.

<span>A l’époque, l’éditeur prenait un vrai risque, fabriquer un album à grande échelle coûtait vraiment cher. Aujourd’hui, en exagérant à peine, tout ce qu’il a à faire, c’est corriger les fautes d’orthographe !</span>

Simon Andriveau

"Les auteurs lui donnent un produit clé en main. Et je ne retrouve pas dans mon contrat le coût de ma tablette graphique, de l’électricité et de l’internet qui va avec. La cerise sur le gâteau, c’est qu’ils ont voulu imposer le même taux sur les albums numériques qu’ils proposaient sur leur plateforme Izneo ! Alors que si je créais une appli et que je proposais les albums sur l’Apple Store, Apple ne me prendrait que 30% !” Pour lui, le modèle à suivre est à chercher du côté de la dessinatrice Laurel, qui a levé plus de 200 000 euros puis près de 400 000 euros sur un site de financement participatif pour auto-éditer Comme convenu, un récit de ses pérégrinations américaines pour percer dans le jeu vidéo. "Et elle a gardé 100% des droits", lâche-t-il, admiratif.

Pour Simon Andriveau, tout a basculé lors d’une discussion avec son comptable. “Il avait calculé que je touchais 2 euros de l’heure quand je dessinais la série.” Cinq fois moins que le smic horaire brut. Le choix de travailler dans le dessin animé a été vite fait. Son nom apparaît au générique du film d’animation Zombillénium (adapté d’une BD !), sorti en octobre 2017, et sur le nouvel Astérix, Le Secret de la potion magique, en salle fin 2018. "J’ai des horaires normaux, des vacances, des coups de chaud aussi bien sûr, mais plus les conditions loufoques du temps où j’étais auteur de BD."

"On fonctionne comme dans l'agriculture"

. (BENJAMIN ADAM)

Auteurs de BD et agriculteurs, même combat ? Benjamin Adam ne renie pas la comparaison. Pour l’auteur nantais, très engagé pour défendre sa profession, "comme dans l’agriculture, le système de la culture s’est construit pour rémunérer suffisamment les intermédiaires, mais pas les producteurs." Pendant la mobilisation contre la loi Travail, lui et ses collègues d’atelier ont accroché une banderole "auteurs en danger" à leur fenêtre. Dans les cortèges, ils ont dessiné sur les trottoirs. Et, en décembre, ils sont carrément allés tracter à l’entrée du marché de Noël de Nantes : "On a voulu alerter sur la hausse de la CSG, qui touche de plein fouet notre profession. Pour moi, ça représente quelques centaines d’euros, ce qui est à la fois symbolique et pas négligeable pour beaucoup d’auteurs sur la corde raide. Bon, il ne faut pas se méprendre, on n’en voulait pas aux gens d’avoir autre chose à foutre." Le principal syndicat des auteurs, le SNAC, a obtenu que cette hausse de 1,7% soit finalement compensée par le budget du ministère de la Culture, mais seulement pour 2018.

Pas facile d’organiser un mouvement social dans une profession individualiste, qui ne représente que quelques milliers de personnes dans l’Hexagone. Pour un défilé entre Bastille et Nation, on repassera. Organiser une grève, comme les scénaristes hollywoodiens qui avaient fait plier les majors du cinéma en 2007 ? "On n’a pas du tout les mêmes revenus. On va tenir deux mois, et après on va accepter n’importe quelle commande." Benjamin Adam, qui travaille pour Dargaud et La Revue dessinée, ne pourrait pas non plus résister longtemps en cas de grève avec ses 22 000 euros annuels. “Je me considère toujours comme quelqu’un de fragile économiquement. Au début de ma carrière, j’ai fait des bouquins pratiquement gratuitement. Il y a beaucoup d’éditeurs qui ont de l’argent pour publier des beaux livres, mais qui n’en trouvent pas pour rémunérer l’auteur."

<span>J’ai accepté des conditions inacceptables, et j’ai mis dix ans à m’en rendre compte.</span>

Benjamin Adam

Profiter de la fenêtre de tir médiatique du festival d’Angoulême constitue une figure imposée. Organiser une grève ou déverser des albums de BD devant la préfecture, pour reprendre la comparaison avec les agriculteurs, ne serait pas forcément le plus efficace. "Déjà, il faudrait qu’on dégote un tracteur, s’amuse-t-il. Après, je ne pense pas que ce sont les auteurs invités, qui ont donc un album à défendre, qui seraient forcément les plus efficaces pour se faire entendre. Très sérieusement, il faut qu’on se renseigne sur ce qu’on peut faire sans finir en prison !" Avec plusieurs cellules d’auteurs mobilisés, il a contribué à la rédaction d'une tribune parue dans Libération, rassemblant en quelques heures des signatures prestigieuses comme Jacques Tardi, Lewis Trondheim ou Cyril Pedrosa. Un cri d’alarme, trois ans après la publication des chiffres effrayants des Etats généraux de la BD. "Pourquoi trois ans après ? Précisément parce que rien n’a changé depuis trois ans."

"Les tarifs sont de moins en moins attractifs"

. (BOULET)

Moi ? Un auteur installé ? Non, je ne dirais pas ça." Boulet a beau avoir près de 200 000 abonnés sur Twitter, animer le blog BD francophone le plus suivi, il tient à faire le distingo entre auteur visible et à succès. "Mon plus gros succès, c’est la BD que j’ai réalisée avec Pénélope Bagieu, La Page blanche, qui s’est vendue grosso modo à 60 000 exemplaires. Vous voyez qu’on est loin des chiffres de Zep !" Titeuf, qui s’écoulait à plus d’un million d’exemplaires il y a dix ans, affiche encore des tirages à six chiffres. Chez Boulet, les chiffres avec plein de zéros, ce sont les pages vues de son blog. "Mais ça ne m’a jamais rapporté un centime, insiste-t-il. Au contraire, ça me coûtait de l’argent à cause de la bande passante, au point qu’à un moment, j’ai pensé fermer le blog, avant de dénicher un sponsor – très discret – pour l’héberger."

Chez Boulet, l'ascension sociale se mesure au nombre de mètres carrés de son appartement parisien. Environ 15 m2 au début "quand [il] dessinai[t] quatre pages par jour", puis 30, puis 50 partagés avec un coloc. "Et quand mon coloc est parti, j’ai décidé de conserver l’appartement, mais tout seul", sourit celui qui raconte "avoir conservé des besoins d’étudiant, quelques cinés, quelques restos, quelques soirées avec des amis." L'auteur, qui officie aussi comme directeur de collection chez Delcourt, se rend compte que beaucoup de ses confrères et consœurs rechignent à signer des contrats : "J’ai du mal à trouver des dessinateurs. Je mets un point d’honneur à proposer des conditions que je n’aurais pas honte de défendre. Mais les tarifs sont de moins en moins attractifs."

J’ai une amie qui travaille dans l’illustration ; quand on lui propose un contrat en BD, c’est deux fois plus de boulot pour deux fois moins d’argent.

Boulet

"Là où je constate une paupérisation de la profession, c’est qu’autour de moi, mes amis auteurs ne sont plus monotâches sur la BD."

Même s’il tient à souligner qu'il serait réducteur d’opposer les "gentils auteurs" aux "méchants éditeurs", Boulet s’interroge. "Depuis que j’ai commencé dans ce métier, il y a toujours eu ce barème du 8-10-12." Au moment de signer un contrat, l’éditeur et l’auteur se mettent d’accord sur une somme appelée "avance sur droits", qui permet à l’auteur d’être payé pendant qu’il réalise l’album. Une fois l’album sorti, l’auteur ne touche des droits que s’il vend un certain nombre de livres, qui permettent de rembourser l’avance. Autant dire que pour un débutant, qui touche 8% du prix d’un album tiré souvent à quelques milliers d’exemplaires, ça n’arrive jamais. Et avec ce système, même les auteurs confirmés, qui touchent 10 ou 12% du prix de vente, ne gagnent pas forcément d’argent une fois l’album sorti. "Personne n’a jamais dépassé ce tarif, poursuit Boulet. Il est proposé uniformément par tous les éditeurs depuis la nuit des temps, et la seule justification est ‘ça a toujours été comme ça’. A entendre certains, il paraît qu’on devrait se réjouir." Difficile à accepter pour Boulet, qui ajoute au passage que "les illustrateurs jeunesse, eux, ne touchent que 6%".

"Le prix à payer, c'est de s'y mettre sept jours sur sept"

. (KRIS)

Si vous aimez les BD historiques, vous connaissez forcément Kris, qui s’est fait un nom dans ce genre avec des séries comme Notre mère la guerre ou le one-shot Un homme est mort"C’est mon bouquin qui s’est le mieux vendu, détaille l’auteur brestois. J’avais gardé un métier au début de ma carrière, j’étais libraire à mi-temps. C’est ce succès qui m’a permis de me lancer. Mais, bon, les deux premières années, je tournais à quelque chose comme 600 euros par mois."

N’allez pas croire que le succès d’Un homme est mort lui a permis de se bâtir une villa avec piscine sur la rade de Brest. "Au total, l’album m’a rapporté 40 000 ou 50 000 euros. Dit comme ça, ça peut représenter une grosse somme, mais il faut prendre en compte les dix-huit mois que j’ai passés dessus." Une belle somme donc, mais pas de quoi attendre dix ans une nouvelle inspiration géniale. "En BD, on ne peut pas se reposer sur ses lauriers. La série policière Notre mère la guerre, qui a pour cadre la première guerre mondiale, s’est très bien vendue. Mais la suite que nous avons mise en chantier avec le dessinateur Maël, Notre Amérique, n’atteint pas du tout les mêmes chiffres."

Kris se remettrait financièrement d’un échec. De son propre aveu, il touche autour de 3 000 euros par mois – "le prix à payer, c’est de s’y mettre sept jours sur sept" – et produit deux scénarios par an, toujours dans la même veine historique. "J’ai choisi ce thème parce que j’aime ça, et que ça correspond à mes envies. Mais pour durer dans ce métier, il faut être tactique. Je vais m’assurer qu’un des albums que je lance va trouver son public, et en proposer un avec des thèmes moins accessibles." Ses dessinateurs ne peuvent pas avoir un tel rythme de travail, ce qui nécessite des concessions : "Quand on obtient une avance sur droits pour faire un album, je suis obligé de voir de combien mon dessinateur a besoin pour vivre pendant le temps de la conception de l’album."

<span>Il&nbsp;m’est arrivé de lui dire : je te laisse 25 000 euros et je prends le reste, réduisant ma part habituelle de 33% à 10 ou 20%.</span>

Kris

"Le but est que le dessinateur ne soit pas obligé de courir les cachets annexes pour vivre."

Moralité : dans ce métier, on n’est jamais installé. "Prenez un grand auteur comme Jean-Claude Fournier, qui a quand même dessiné Spirou pendant dix ans, avec qui j’ai travaillé récemment pour Plus près de toi. A 73 ans, il ne peut pas se permettre d’arrêter de travailler, et il a dû vendre ses planches originales à un galeriste pour se payer une opération un peu lourde."

"Je touche 1% du prix des albums"

. (CHRISTIAN LEROLLE)

Si les les auteurs de BD sont dans une situation peu enviable, que dire des coloristes ? Situés tout au bout de la chaîne de production, ils touchent grosso modo 1% du prix de vente d’un album. Pour des responsabilités écrasantes : "Le dessinateur peut avoir des difficultés, accepter un travail à côté, moi je suis obligé de tenir les délais sous peine de planter l’économie de l’album, pointe Christian Lerolle, coloriste installé dans un atelier rémois baptisé 510 TTCC’était le prix par tête pour la location du local. Ça a sacrément augmenté depuis."

"Les grosses années, je réalise les couleurs de 10 à 15 albums, en plus de petits travaux annexes, détaille celui qui a œuvré sur SpirouMichel Vaillant et SillageDes journées à l’atelier de 9 heures à 19 heures, qui se prolongent souvent la nuit après avoir couché mon gamin. Pendant longtemps, j’ai aussi travaillé le week-end, mais j’ai dû arrêter car j’ai failli me séparer de ma femme." Il lui arrive de s’y remettre le samedi soir "quand on n'a rien de prévu""De l’extérieur, le public a l’impression que les auteurs de BD sont des rock-stars…" souffle-t-il sans finir sans phrase.

Son seul luxe : s'offrir une ou deux semaines de vacances en Normandie chaque année. S’offrir, c’est le mot juste, car s’il ne travaille pas, il n’y a pas de salaire qui tombe.

<span>La première chose que j’ai regardée sur l’annonce Airbnb, c’est s’il y avait du wifi et la place pour que j’installe mon matériel. Je ne peux tout simplement pas me déconnecter.</span>

Christian Lerolle

Pour ces horaires de ministre, ses revenus n’ont rien de mirobolant. Même s’il considère mieux gagner sa vie que nombre de ses collègues dessinateurs qui ont démarré en même temps que lui, dans les années 1980, au crépuscule de l’âge d’or de la BD, il touche "un salaire brut de cadre moyen, mais les cotisations diverses [le] ramènent un peu au-dessus du smic". De quoi vous faire douter de vos convictions, surtout après des années passées à militer au Snac, le principal syndicat des auteurs : "La plupart des auteurs de BD sont des gens de gauche, voire d’extrême gauche, dans un métier ultralibéral où c’est chacun pour sa gueule devant les éditeurs."

"J'ai failli me retrouver à la rue"

. (NEPHYLA)

Pourquoi je continue ? C’est une question d’épanouissement personnel. Quand j’ai quitté un temps le dessin, je m’étiolais psychologiquement, créativement, je le vivais mal…" Nephyla, auteure de 33 ans, vit pourtant avec seulement 10 000 euros par an et un enfant à charge. La jeune femme a signé son premier album chez un gros éditeur à 27 ans. C’était en 2010, au moment du frémissement de la BD "pour filles", avec les guillemets de rigueur. Ça s’appelait Geek & Girly, et les ventes n’ont pas été au rendez-vous. "Je ne comprenais pas pourquoi mon éditeur ne vendait pas mon livre, je me suis retrouvée à démarcher moi-même les libraires. En fait, avec ma scénariste, on a juste servi de chair à canon." Car un éditeur ne gagne pas de l’argent qu’en fabriquant des livres. Souvent, il possède sa propre structure de distribution. Amener un livre dans une librairie, le facturer au libraire qui ne peut le retourner que des semaines plus tard, puis le ramener éventuellement au pilon rapporte gros. D’où le paradoxe qu’une BD n’a pas besoin d’être vendue pour rapporter… au moins à l’éditeur. Pour les auteurs, c’est une autre histoire.

La série de Nephyla est remisée au placard, son auteure avec. "Pour les éditeurs, je n’étais pas légitime avec deux albums au compteur. Je me suis heurtée au plafond de verre…" Un ressenti illustré par l’exemple de Paul Cauuet, qui a continué à décrocher des contrats malgré des albums passés inaperçus avant de cartonner avec Les Vieux Fourneaux.

Reconvertie coloriste par dépit, Nephyla n’en a pas pour autant fini avec le sexisme ordinaire. "Quand je suis tombée enceinte, j’étais sous contrat pour un premier tome d’un auteur avec qui je m’entends bien. J’ai demandé un report de la deadline d’un mois." Pratique courante, les délais prévoyant de la marge en cas d'imprévu. Sauf cette fois. "Mon éditeur m’a dit que je mettais le projet en danger. Pour le tome 2, il m’a imposé de prendre une assistante, pour tenir les délais tout en élevant mon enfant. Mon congé maternité s’est résumé à deux mois. Un mois après l’accouchement, je reprenais mes pinceaux." Sur une planche déjà payée 80 euros brut d’un album qui en compte 46, Nephyla en reverse 15 à son assistante. "Ça me paraissait le minimum.  Autant dire qu’il ne me restait plus grand-chose. Et quand le dessinateur a eu des soucis personnels et n’a rien rendu pendant deux ou trois mois, personne ne lui a tapé sur les doigts." 

Pendant ces années de vaches maigres, Nephyla pouvait compter sur un filet de sécurité : son mari. Il l’a finalement quittée il y a deux ans. "Mais je ne lui en veux pas", confie-t-elle.

<span>La première fois qu’on a rempli notre déclaration d’impôts en commun, il m’a dit : "Attends, il manque un chiffre au total de tes revenus, non ?"</span>

Nephyla

"Aujourd’hui, j’ai dix ans d’expérience, mais chez beaucoup d’éditeurs, je suis toujours payée comme une débutante”, souffle-t-elle. Elle parvient toutefois à se débrouiller, grâce à son entourage. "Ça va mieux qu’il y a quelques années, reconnaît-elle. J’ai connu des moments où je ne mangeais pas le midi pour garder assez de nourriture pour mon fils le soir." La jeune femme, qui sort l’album érotique La Déesse chez Tabou, un petit éditeur, a toujours "la rage au ventre""Je m’arrêterai quand je serai morte."

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