Cet article date de plus d'onze ans.

Télé Gaucho : joli casting pour écran plat !

"Télé Gaucho", c'est le dernier film de Michel Leclerc ("Le Nom des Gens", La Tête de Maman"). Inspiré de faits réels, ce long-métrage s'intéresse au destin d'une télévision libre dans les années 90, à Paris. Et entre les questions techniques, personnelles, éthiques et politiques, l'aventure n'est pas de tout repos pour Victor, le jeune héros joué par Félix Moati ("LOL"). En salle le 12 décembre.
Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Affiche du film (détail)
 (DR)
"Télé Gaucho" s'inspire en fait de l'expérience de télé associative "Télé Bocal", qui naquit en 1995, et qui depuis 2008 diffuse via les ondes TNT, tous les jours de 23h à 2h du matin par le biais de Multi 7. Média de proximité basé en Île de France, "Télé Bocal" est d'abord projeté sur des écrans installés dans la cour des Studios Goumen Bis, avant de connaître un succès relayé par le bouches-à-oreilles qui lui permettra de perdurer, puis d'évoluer jusqu'à sa formule actuelle.
Le film raconte donc l'histoire de Victor, jeune passionné de cinéma qui décide de s'installer à Paris, et rencontre la bande de "Télé Gaucho", qui milite pour de nombreuses causes en filmant de manière décalée les événements qui surviennent à la capitale. Avortement, homosexualité, droits de l'homme et faits de société, tous les sujets sont traités. Mais l'ambiance au sein de ce collectif, rendue bancale par les sensibilités parfois très opposées de chacun, finira par franchement s'envenimer jusqu'à l'insoutenable.t le casting, flamboyant, est pour beaucoup dans la réussite de ce film. Félix Moati, bien meilleur que dans "LOL", oublie ses réflexes de jeune premier pour sortir ici un véritable rôle de composition, n'hésitant pas à tomber le pantalon et par la même le masque de gentil adolescent dont l'avait affublé la piètre comédie qui l'a fait connaître. Sara Forestier est quant à elle, et comme souvent, très juste, et s'imprègne bien de son personnage de semi-folle étrange et ingénue, qui n'est pas sans rappeler les frasques d'une Helena Bonham Carter.

Eric Elmosnino, lui, est troublant en gourou vacillant de cette fine équipe, à la fois despote et fragile, un personnage difficile à cerner qui donne au film une dimension réaliste qu'inspirent moins les autres acteurs. Enfin, Maïwenn surprend ici par une justesse de jeu souvent absente lorsqu'elle apparaît dans ses propres créations. Ce rôle de femme radicalement, presque aveuglément engagée, lui va à ravir.
 



Du point de vue du scénario et du traitement de l'image, pas de surprise. On reste dans du cinéma français, à moitié comédie à moitié film d'auteur. Et de la hauteur, on a justement du mal à en prendre. Les complications nées des idées politiques de chacun son traitées en surface, les situations et débats effleurés, et au final c'est un film très plat auquel on a droit ici. Quelques rebondissements enthousiasment ou révoltent, mais l'histoire d'amour de Victor et Clara (Sara Forestier) vient parasiter le fond militant et engagé. La fin de cette idylle, visiblement bâclée, finit de faire regretter cet excès de sentimentalisme, contrebalancé heureusement par la relation tous feux tous flammes de Jean-Lou (Elmosnino) et Yasmina (Maïwenn).

 

La fin, qui survient un peu par surprise et laisse le spectateur sur sa faim, finit de donner à ce film une impression de déséquilibre. On reste finalement mitigé, déçu par le conformisme de la réalisation, franchement malvenu vu le sujet, mais galvanisé par ces personnages et leur projet fou, fait de bric et de broc. 

"Télé Gaucho" de Michel Leclerc (1h52)
Avec Maïwenn, Félix Moati, Sara Forestier, Eric Elmosnino, Emmanuelle Béart, Zinedine Soualem...
Sortie le 12 décembre

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.