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« Room 237 » : les messages subliminaux de "Shining"

La Quinzaine des Réalisateurs de ce 65e Festival de Cannes a projeté un curieux documentaire, « Room 237 » de Rodney Ascher, qui s’est appliqué à décrypter un sous-texte à "Shining" (1980) de Stanley Kubrick. Comme un ésotérisme de la plastique, aux relents parano, argumenté et curieux. Faux ou vrai doc ?
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1 min
Danny Lloyd dans "Shining" de Stanley Kubrick
 (Warner Bros. France)

"Shining" : le trailer

Trois sous-textes
Trois messages transparaissent dans cette analyse, illustrée de nombreux extraits et argumentée de commentaires imminents :le Génocide indien, la Shoa, et les images de la première mission lunaire Apollo 11 en 1969.

Exemple : une des premières scènes de « Shining » stipule que l’hôtel Overlook a été construit sur un cimetière indien. Une scène récurrente du film voit un déluge de sang descendre de l’ascenseur de l’établissement. Les fondations de l’appareil s’enfonçant sous terre, jusqu’au reste des Indiens morts, ce déluge sanglant est celui des Amérindiens exterminés. Pas mal.

Une autre : le film soutient que les images télévisées de la première mission lunaire Apollo 11 en 1969, ont été filmées par Kubrick en studio, détection de front-projection à l’appui. Dans le roman de Stephen King, dont s’inspire le film, une chambre 117 est au cœur de l’intrigue. Kubrick change le nombre en 217. 217 est le nombre de millions de kilomètres de la Terre à la Lune. Le personnage à l’écran lors de cette scène est Dany, le fils du couple de gardiens de l’hôtel, revêtu d’un pull tricoté, représentant une fusée, ou est écrit Appolo 11. Génial !

"Shining" : la bande-annonce de la version longue américaine :

Synchonicité
Comme le souligne « Room 237 » n’importe quel film s’offre au fantasme. Qui n’a pas été convaincu  d’avoir vu une scène dans un film qui, vérifiée, n’y figure pas ? Analyse exacte de ce que l’auteur réfère à la théorie junguienne de synchronocité. Elle est d’autant plus pertinente qu’elle se penche sur un cinéaste qui ne laissait rien au hasard.

Le film à un parfum de « Forgotten Silver » de Peter Jackson, faux doc sur un faux pionnier néo-zélandais du cinéma. Panneaux dans lequel sont tombés d’imminents critiques locaux. Très drôle dans sa démonstration, mais néanmoins convaincant, « Room 237 » coproduit par Arte, devrait logiquement parvenir sur nos écrans, voire en salle.

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