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"Paranormal Activity 4" : les réseaux sociaux hantés

"Paranormal Activity 4" est en tête du box-office aux Etats-Unis et connaît un très bon démarrage en Europe, ce que ne démentira certainement pas la France, en cette période d'Halloween. Très rentable, les producteurs de la franchise ont annoncé dans la foulée, la préparation d'un 5e opus. Ce qui n'étonnera personne.
Article rédigé par franceinfo - Jacky Bornet
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Kathryn Newton dans "Paranormal Activity 4"
 (Paramount Pictures)

De Henry Joost et Ariel Schulman (Etats-Unis), avec : Katie Featherston, Kathryn Newton, Matt Shively - 1h35 - Sortie : 31 octobre

Synopsis : Le quatrième volet de la saga Paranormal Activity. Depuis l'arrivée de nouveaux voisins, la jeune Alex constate d'étranges événements dans la maison familiale, qu'elle filme avec son I.Phone et autres caméras numériques, documents qu'elle communique à ses proches et dont le film est un montage. Un prequel du troisième opus, après le deuxième qui revenait sur l'origine de la hantise inaugurée dans le 1er. Est-ce que tout le monde suit ?

Found footage
La série « Paranormal activity » relève du « Found Footage » (litt : prises de vues trouvées) et repose sur la soi-disant découverte d’images de sources diverses, montées bout à bout et projetés en l’état, telles des rushes. L’effet de réel est souvent saisissant et s’est particulièrement exporté dans le cinéma fantastique : « Cloverfield », « Rec »… Très en vogue depuis « Le Projet Blair Witch », le procédé remonte en fait à « Cannibal Hollocaust » de Ruggero Deodato en 1980.

Le quatrième volet de « Paranormal Activity » reprend la formule qui a fait son succès, où une famille américaine troublée dans sa maison par des événements qui ont tout de surnaturel, les filme en répartissant dans l’habitat des caméras numériques dans toutes les pièces, comme autant d’outils de télésurveillances. La définition médiocre des plans participe du réalisme des scènes d’épouvante, assez minimalistes (apparition fugace d’une ombre, déplacement d’objet par télékinésie, brusquerie d’intrusions inattendues à l’image…), et l’absence de musique renforce l’identification du film à un reportage, ici amateur. D’où l’appellation de ce type de film en France de « documenteur ».

Kathryn Newton dans "Paranormal Activity 4" de Henry Joost et Ariel Schulman
 (Paramount Pictures France)

Les fantômes sont des geeks
Comme suggérer ci-dessus « Paranormal Activity 4 », comme toute la série, ne repose que sur des effets. Le scénario tient sur un ticket de métro et la chronologie des épisodes, ou plutôt leur a-chronologie, pointe une cohésion narrative floue. Tout le monde semble s’en moquer, le propos est ailleurs. Le film n’en reste pas moins efficace dans ce qui en fait la justification : faire peur sur le principe du train fantôme. Si l’on se réfère aux réactions dans la salle, les adolescents (qui constituent le gros des troupes présentes), ça marche.

Ce quatrième opus n’en possède pas moins un discours en abîme. L’usage des réseaux sociaux est au premier plan et participe de l’intrusion des fantômes dans la maison. Ils semblent comme une métaphore de la perte de contrôle des usagers de ces réseaux qui peuvent détruire leur vie privée, à l’image des nombreux faits divers récents le démontre. Il y eût un temps où les tables tournantes introduisaient les spectres, puis ce fût les appareils radiophoniques, enfin la télévision, comme de nombreux témoignages le révèlent. Avec « Paranormal Activity 4 », se sont désormais les réseaux sociaux. Une évolution très parlante de l’époque : les fantômes sont devenus des geeks !

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