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Le comédien Louis-Do de Lencquesaing signe "Au galop" son premier long-métrage

Louis-Do de Lencquesaing, que l’on a connu comédien chez Benoit Jacquot, Arnaud Desplechin ou encore Jacques Doillon, réalise son premier long métrage. « Au Galop » sort ce mercredi. L’histoire est celle de trois femmes autour d’un même homme. Fils de l’une, père de l’autre et amant de la troisième, Paul est un écrivain à l’orée de la cinquantaine qui rencontre l’amour en même temps qu’il perd son père. Il est interprété par Louis-Do de Lencquesaing lui-même.
Article rédigé par franceinfo - Jean-Francois Lixon
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2 min
Valentina Cervi et Louis-Do de Lencquesaing
 (DR)

Paul, le principal personnage masculin de « Au galop » est écrivain. Il publie des romans sur l’amour qui font pleurer ses lecteurs. Il a une fille (Alice de Lencquesaing), une mère (Marthe Keller), un père (Bernard Verley), un éditeur (Denis Podalydes), un frère (Xavier Beauvois), on ne lui voit pas trop d’amis, mais il ne va pas tarder à avoir une maîtresse (Valentina Cervi).
Le scénario pourrait se résumer ainsi : Paul va gagner un amour au moment même où il perd son père, décédé, et sa fille qui décide de voler de ses propres ailes. Sa vie prend donc un tournant inattendu.

La bande annonce

En un peu plus d’une heure et demie le spectateur rit, un peu, s’émeut, un peu plus et s’ennuie, encore un peu plus. Il se demande pourquoi, malgré un scénario très « cinéma français », des acteurs plutôt bien distribués, malgré une belle photographie et une musique délicatement posée sur les images,  il a le sentiment que cela ne fonctionne pas. Pourquoi, au bout du compte, il se désintéresse de ce qui peut arriver à cet écrivain.

Et puis la lumière se fait. En écoutant la voix off de Paul commenter la situation, on se prend à repenser à celle de Michel Piccoli dans les films de Claude Sautet. On repense aux « Choses de la vie », à « César et Rosalie » et à toutes ces aventures de quadragénaires en rupture, à toutes ces histoires d’amour à la fois claires et brinquebalantes. Et on se dit qu’il manque à « Au galop » la limpidité des films du réalisateur de « Vincent, François, Paul et les autres.. ». Le film ne coule pas, le réalisateur-scénariste-interprète force trop le hasard pour que ne surgissent pas les invraisemblances. Les poncifs sont là aussi : Ah la place des Victoires que l’on voit dans presque un film « parisien » sur deux ! Ah, ce père écrivain qui reprend sa fille quand elle dit « des fois » à la place de « parfois » mais qui commet un « il faudrait mieux » dés le début du film !

Et c’est dommage car les interprètes, surtout féminines, ne déméritent pas, loin de là. Marthe Keller, en vieille dame commençant à perdre la tête à la mort son mari a conservé tout le charme qui fut le sien dans « Le diable par la queue », « elle court, elle court la banlieue » ou « Marathon Man ». L’ex-Demoiselle d’Avignon apporte une belle palette de nuances à son personnage touchant de grand-mère à l’orée du naufrage.

Pas loin de la réussite

La belle et talentueuse Valentina Cervi (petite-fille de Gino Cervi, le Peppone de la série des Don Camillo) est ici Ada, une Rosalie sans César ni David, écartelée entre un mari amoureux mais sans relief et cet amant dépressif à l’humour bien peu séduisant. On se prend à lui espérer un destin plus enchanteur. Autant comprend-on en effet que les deux hommes soient amoureux d’elle, autant on est surpris du contraire.

Mais la vraie bonne surprise de ce film reste la découverte d’une très jeune comédienne. Alice de Lencquesaing joue Camille, la fille du personnage interprété par son réalisateur de père. Elle joue juste, avec la fraîcheur qui fût celle d’une Sophie Marceau à ses débuts, mais avec une inquiétude supplémentaire dans le regard, l’adolescence n’est plus la même… Elle complète avec beaucoup de justesse le trio générationnel de femmes qui, malgré tout, donne son sens à ce film passé pas loin de la réussite.

"Au galop" avait été projeté à Cannes dans le cadre de la Semaine de la Critique.

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