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« Arbitrage » : Richard Gere en pleine tourmente financière

Pour son premier film de fiction, Nicholas Jareki, scénariste et réalisateur, a réuni un très beau casting dans ce thriller financier droit dans ses bottes : Richard Gere, Susan Sarandon et Tim Roth, avec en guess star Laetitia Casta, pour la première fois dans un film américain.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Richard Gere et Susan Sarandon dans "Arbitrage" de Nicholas Jarecki
 (Metropolitan FilmExport)
Synopsis : Robert Miller est l’un des magnats les plus puissants de la finance new-yorkaise, entouré de sa femme, Ellen, et de ses enfants – dont sa brillante fille et collaboratrice, Brooke. Il doit pourtant vendre son empire avant que l’on ne découvre l’ampleur de ses fraudes. La liaison qu’il entretient avec Julie complique aussi sa vie privée. Alors qu’il est à deux doigts de conclure la transaction espérée, une erreur de trop va le mêler à une affaire criminelle…
Dans l’ombre de Madoff
Le thriller financier est devenu un genre à part entière avec la crise qui sévit depuis 1988. Vue l’ampleur des détournements d’argent pratiqués par son personnage de magna affairiste, qu’interprète Richard Gere impeccablement, l’on pense à Bernard Madoff, escroc notoire à Wall Street, qui a détourné une somme astronomique estimée à 65 milliards de dollars (!), et derrière les barreaux pour 150 ans (!) depuis 2009. Mais « Arbitrage » fait de son personnage un homme bien plus sympathique.
Pris dans son imbroglio financier, une vie de famille d’apparat à laquelle il tient néanmoins, une relation adultérine envahissante, Robert Miller (Gere) plonge dans une affaire criminelle avec un inspecteur retord à ses basques, et le risque de voir capoter la vente de son empire, avec la révélation de ses escroqueries à la clé, et la faillite de sa famille. Le sort s’acharne sur Robert Miller, comme pour démontrer que l’argent ne fait pas le bonheur. Ecartelé entre ses affaires et son restant d’humanité, il va devoir choisir. Le fond n’est donc pas d’une ambition folle, mais colle au contexte international.
Laetitia Casta et Richard Gere dans "Arbitrage" de Nicholas Jarecki
 (Metropolitan FilmExport)
Plus thriller que financier
La forme, classique, mais soignée dans ses décors luxueux et une photographie de belle tenue, est dominée par un casting de classe que surplombe un Richard Gere très inspiré, plein de charme, mais aussi déstabilisé. On se doute que Sarandon et Roth ne déméritent pas à ses côtés, ce qui est le cas. Laetitia Casta, elle, joue un tout petit rôle, mais est au cœur de l’intrigue.

A la plume et derrière la caméra, Nicholas Jareki, à l’encontre des autres films du même acabit (« Margin Call », « Cosmopolis », « Le Capital »…), privilégie le thriller, le polar, par rapport à la finance. Elle devient un cadre, un contexte en phase avec le temps, un prétexte, et non le sujet d’un film à la mise en scène sans surprise. Ce qui n’empêche pas « Arbitrage » de remplir son contrat dans les limites de ses ambitions. 

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