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L'allocation de rentrée scolaire est "totalement déconnectée des réalités des coûts"

La membre du secteur éducation de la Confédération Syndicale des Familles, Catherine Conat, demande, sur franceinfo, que l'allocation de rentrée scolaire soit modulée pour prendre "en compte les dépenses réelles liées au coût de la scolarité".

Article rédigé par franceinfo
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Une maman et son fils qui choissent des fournitures scolaires.  (MAXPPP)

La Confédération Syndicale des Familles (CSF) a réalisé une estimation du coût de la rentrée scolaire 2017 après avoir interrogé plus de 200 familles sur leur budget destiné aux fournitures ou aux vêtements.

Conclusion : la rentrée va coûter 150 euros pour un enfant de CP, 200 euros pour un élève de CM1, 350 euros par collégien et plus de 400 euros pour un enfant au lycée. Si la tendance globale est stable, il y a tout de même des variations selon les âges. En moyenne, la rentrée va coûter plus cher que l'an dernier pour les lycéens, et un peu moins cher pour les enfants à l'école primaire et au collège 

"Aujourd’hui, on se rend bien compte que la rentrée scolaire a un impact direct sur le budget des familles, quelle que soit la classe", a expliqué Catherine Conat, membre du secteur éducation de la CSF, qui a participé à la réalisation de cette étude, mercredi 16 août sur franceinfo.

franceinfo : Quel est le principal enseignement à retenir de votre étude ?

Catherine Conat : Aujourd’hui, on se rend bien compte que la rentrée scolaire a un impact direct sur le budget des familles, quelle que soit la classe. Le coût n’est pas nul. C’est donc une dépense à prendre en compte, peut-être même à prévoir au retour des vacances. Les familles sont responsables et font des économies. Elles font le tri des fournitures. On peut tout à fait se servir d’une année sur l’autre des cartables ou des classeurs. L’allocation de rentrée scolaire sera versée demain à un peu plus de 2,8 millions de familles.

C’est une aide importante pour la plupart des familles qui ont des revenus modestes. Par contre, aujourd’hui pour notre confédération, l’ARS est totalement déconnecté des réalités des coûts.

Catherine Conat, membre du secteur éducation de la CSF

à franceinfo

Par rapport à un enfant qui va rentrer en classe élémentaire et un élève qui va rentrer au lycée, l’écart est de 33 euros, alors que l’écart dans le budget représente 200 euros. Nous, on demande une réelle modulation de l’ARS qui prenne en compte les dépenses réelles liées au coût de la scolarité.

Vous demandez également de revoir la TVA sur les fournitures scolaires ?

Oui, effectivement, les fournitures scolaires ont la TVA à 20%, et 20% sur 100 euros, c’est 20 euros. C’est important. Nous souhaitons que les fournitures scolaires soient des fournitures de première nécessité, en tout cas, considérées comme telles, car elles sont obligatoires pour aller à l’école. On n’imagine pas demain un enfant arriver à l’école sans le matériel alors qu’il a eu sa liste distribuée par son enseignant. On souhaiterait donc que la TVA sur les fournitures soit à 5,5%, ce qui permettrait une économie importante.

Qu’est-ce-qui coûte le plus cher quand on fait ses courses de rentrée ?

Ce qui coûte le plus cher, ce sont toutes les fournitures scolaires. Quand on ajoute le cartable, la trousse, l’agenda, les cahiers. Par exemple, les cahiers en format 24/32 à 192 pages, à petits carreaux. Ces cahiers sont très grands, très lourds, jamais utilisés en entier. Et comme ces cahiers contiennent beaucoup de pages, ils sont brochés, donc forcément, ils coûtent un peu plus chers. La calculatrice reste un investissement. Pour les scientifiques, il faut compter environ 80 euros.

Un autre point que vous soulevez, ce sont les fournitures pour les filières techniques qui coûtent plus cher que celles des filières générales ?

Pour les bacs professionnels techniques, surtout quand on va vers les filières industrielles, on a tout le matériel technique à se procurer. La facture peut monter très vite. On peut dire qu’elle s’élève en moyenne à 300 euros quelle que soit la filière. Il existe des aides régionales. Mais ces aides sont très inégales d’une région à une autre. C’est valable aussi pour le transport scolaire ou les manuels scolaires.

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