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Si j'étais... Jean-Marie Le Pen

Jean-Marie Le Pen conteste son exclusion du FN. Karl Zéro s'est mis dans la peau du fondateur du Front national.

Article rédigé par franceinfo - karl Zéro
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Jean-Marie Le Pen, exclu du Front national. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Si j’étais Jean-Marie Le Pen, ce matin, j’aurais retrouvé un moral d’acier ! Hier, bon pied bon œil, je suis allé droit comme un "i" au tribunal pour exiger de la justice qu’elle me réintègre au sein du Front National, par la force si besoin. Comparaître devant ce véritable Nuremberg de la honte ne me faisait guère trembler, car j’ai le droit avec moi, Jeanne la Pucelle me l’a encore confirmé en rêve cette nuit !

Ce parti, comprenez-vous, c’est toute ma vie, j’en suis président à vie d’ailleurs, je l’ai créé à la force du poignet, non pas en 1972 comme certains historiens révisionnistes le prétendent, mais il y a 74 ans, en 1942, à la demande express du Maréchal, pour qui je conserve toute mon estime.

Mon parti, "mon camp" comme disait l’autre, est aujourd’hui vidé de sa substance et de ses idéaux par ma fille putative Marine, entourée de sa garde prétorienne composée de trans et de bi. Mon camp n’a plus rien de nationaliste. C’est un camp de réfugiés, c’est pour cela qu’il est plein de tantes ! Il est temps que je le réintègre, car  voyez-vous, j’en suis l’âme, et il n’est plus qu’un corps mort, un cadavre dérivant au fil de l’eau ! Ce n’est plus un Front, c’est un ventre mou de surcroît, flasque, où des centristes égarés côtoient des résidus de royalistes hagards, un amalgame que le premier mollasson venu pourrait diriger, même Jean-Christophe Lagarde ! 

Moi, Jean-Marie, il y a beau avoir eu 88 coups qui ont sonnés à l’horloge, je sais que je suis en pleine bourre, prêt à reprendre du service, à brandir la flamme tricolore jetée aux orties par ma benjamine ! Et ce, malgré une douloureuse tendinite de la hanche, due à une récente course-poursuite derrière un jeune "noraf’ " qui s’apprêtait à piquer le sac d’une vieille dame ! J’ai tout de suite repéré son petit manège, il rôdait, le fellouze, je lui ai dis : "Arrête ton cinéma, Moustapha, je vais te faire courir moi, rouquin, pédé ! " En plus, je ne l’avais pas reconnu, mais c’était le sac de Mme Boutin, je vous dis pas ce qu’il y avait dedans ! Ah, on ne s’embête pas chez les Boutin !

Une choucroute avec Alain Delon

Mais je m’égare. Où en étais-je ? Comment ? "Hitler" ? Un détail ! Ah non, "hier" ! Excusez j’entend mal. Oui, hier, dans ce tribunal des flagrants délires, j’ai réclamé deux millions d’euros de dommages et intérêts à Marine et consœurs, ça les vaut largement, d’abord pour la peine que ça m’a fait d’être viré comme un malotru, ostracisé dans ma propre famille. Et puis ajoutez à cela que j’ai des frais, moi ! Il y a Pierrette, mon ex-femme, qui vit toujours à mes crochets, dans la cabane du jardinier au fond du parc à Montretout, ça a l’air de rien mais c’est dingue ce qu’ils bouffent, ses 40 chats !

L’autre jour, n’est ce pas, je voulais remercier Alain Delon de m’avoir encore soutenu publiquement dans l’émission de Léa Salamé -elle est mignonne cette petite, elle me rappelle Jany en plus jeune (mais en moins …!)-  eh ben, je n’ai pas pu !

Je n’ai pas pu quoi ? Hein ? Delon? Aucun souvenir ! L’acteur ? Ah oui ! Je l’avais invité Chez Jenny, place de la République, la taverne austro-alsacienne où j’ai mon rond de serviette depuis belle lurette, depuis au moins Charonne, et où on a le droit, au digestif, de faire la traditionnelle course de chaises en chantant de vieilles rengaines oubliées. Nous en étions là avec Alain, en pleine course de chaises, lorsque Hansi -c’est le serveur- arrive avec l’addition ! Je n’ai jamais payé chez Jenny ! Jamais ! Mais il voulait me faire raquer ! Me racketer ! C’est vous dire si je suis tombé bas ! En plus, il me réclamait un pactole: 125 francs ! Pour deux choucroutes-francfort et une bouteille de schnapps. Je n’avais pas un radis. J’ai bien une carte monéo, mais je ne sais pas m’en servir. Delon a fait la gueule, et il a payé. Remarquez, il fait toujours la gueule, Delon.

Si j’étais Jean-Marie Le Pen, je vais vous dire : je crois que je vais aller à la primaire de la droite voter Sarkozy. Avec le temps, je trouve qu’il s’est bonifié, le Hongrois. En 2012, entre les deux tours on s’était vus, mais il était arrogant. Il n’avait pas encore mangé le tapis. Maintenant, il a mûri, et comme tout le monde passé 60 ans, il est devenu "Jean-Mariste".

Donc, je vote Sarkozy ! Allez bonne nuit, je vais me recoucher !

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