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En Turquie, le camp du non au référendum ne baisse pas les bras

Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, lundi, à Istanbul, après l'adoption d'une réforme qui renforce les pouvoirs du président Erdogan. Un scrutin frauduleux selon ces opposants qui craignent l'avènement d'une dictature.

Article rédigé par Franck Mathevon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, lundi 17 avril à Istambul, contre la réforme constitutionnelle du président Erdogan. (FRANCK MATHEVON / RADIOFRANCE)

Deux jours après le référendum en Turquie, le résultat du vote est toujours contesté. Le "oui" à la réforme constitutionnelle voulue par le président Recep Tayip Erdogan l'a emporté d'une courte tête, mais l'opposition dénonce encore des fraudes. Des rassemblements ont eu lieu lundi 17 avril, dans plusieurs villes du pays dont la capitale, Istanbul.

Les manifestants demandent l'annulation du scrutin

"Hayir", "non" en turc, "le référendum appartient au passé, mais l’opposition à la réforme renforçant les pouvoirs d’Erdogan est toujours debout". C’est le message des manifestants rassemblés hier dans le quartier de Besiktas à Istanbul. Ils étaient quelques centaines. C’est peu, et c’est beaucoup dans un pays où la répression et la peur éteignent les voix dissidentes.

Ces opposants, comme Baric, contestent le résultat dont les conditions ont été dénoncées par les observateurs européens. "Ils ont triché. Je pense qu'il faut abolir le référendum parce que ce n'est pas un référendum légitime. Tous les pouvoirs ont été concentrés aux mains d'Erdogan, qui peut maintenant contrôler le budget, le législatif et l'éxécutif, etc. C'est quasi la mort de la démocratie en Turquie".

"Hayir", "non" peut-on lire sur les affiches de l'opposition turque qui appellait à manifester contre la victoire du oui au référendum, lundi 17 avril dans les rues d'Istambul. (FRANCK MATHEVON / RADIOFRANCE)

Un président sourd aux critiques

Les manifestants veulent aussi montrer au président Erdogan que l’opposition est toujours là, en vie, qu’elle ne baissera pas les bras. "Ça fait 15 ans qu’il y a une dérive autoritaire, dit un jeune barbu qui préfère ne pas donner son nom, et là on entre dans une sorte de dictature démocratique. Mais avec 49% de non, on est plus fort que jamais. C’est notre message à ce régime et à tous ceux qui pensent comme nous en Turquie".

Recep Tayip Erdogan entendra-t-il ce message ? Ses prises de parole depuis dimanche soir montrent qu’il n’est pas disposé à adoucir son discours. Le chef de l'Etat turc a rejeté les critiques concernant le déroulé du scrutin et suggéré, à nouveau, qu'il pourrait organiser prochainement un référendum sur les négociations d'adhésion à l'Union européenne.

En Turquie, le camp du non ne baisse pas les bras : Reportage à Istanbul de Franck Mathevon

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